Syndrome des loges : diagnostic, prise en charge et rôle du podologue
Le syndrome des loges survient principalement à l’effort et se caractérise par un gonflement anormal d’un muscle, le plus souvent au niveau de l’avant-bras ou de la jambe. Cette affection, plutôt rare mais particulièrement douloureuse nécessite une prise en charge rapide afin d’éviter qu’elle ne s’aggrave.
Qu’est-ce que le syndrome des loges ?
Le syndrome des loges correspond à une élévation de la pression intratissulaire dans une ou plusieurs loges, à savoir dans les compartiments fermés abritant les muscles des membres. La pression en excès entraîne une augmentation du volume du muscle qui se retrouve à l’étroit dans sa loge inextensible, déclenchant alors une compression des vaisseaux sanguins et des nerfs. Le muscle s’appauvrit en oxygène et s’asphyxie et crée une ischémie.
Le syndrome des loges peut être de forme aigüe, le plus souvent d’origine post-traumatique ou de forme chronique, intermittente et déclenchée à l’effort.
Quels sont les signes du syndrome des loges ?
La douleur constitue le point de départ et le principal signe d’atteinte du syndrome des loges. Le muscle est dur, tendu et un gonflement existe au niveau de la loge concernée. Lorsque les troubles s’aggravent, les personnes se plaignent alors de fourmillements et d’engourdissements.
Pour confirmer l’existence d’un syndrome des loges, le médecin réalise un test à l’effort et mesure la pression intramusculaire à l’aide d’un dispositif comprenant une aiguille implantée dans la loge. Le diagnostic nécessite trois mesures : au repos, une minute et 5 minutes après l’effort. Une pression supérieure à 15 mm de mercure plus de 6 minutes après l’effort est considérée comme révélatrice d’un syndrome des loges.
Quelles sont les causes du syndrome des loges ?
Le syndrome des loges chronique concerne plus particulièrement les personnes jeunes pratiquant de manière intensive des sports tels que la course à pied, le cyclisme ou encore la planche à voile. Il survient généralement tout le temps après la même durée d’effort et se trouve le plus souvent localisé au niveau du mollet.
La forme aigüe correspond à une urgence chirurgicale et survient à la suite d’un traumatisme comme une fracture, un plâtre trop serré ou encore un gros hématome.
Comment soigner un syndrome des loges ?
Le syndrome des loges est généralement pris en charge par un chirurgien orthopédiste. Lorsque l’origine est aigüe, la première étape consiste à retirer ce qui comprime le membre puis à ouvrir la loge afin de libérer les structures musculaires. L’opération est le plus souvent réalisée sous endoscopie.
Lorsque la cause est chronique, il faut d’abord mettre le membre touché au repos, puis à la reprise du sport, adapter les entraînements et intégrer des séances d’échauffements et d’étirements. La prise d’antalgique et l’application de glace peuvent également aider à soulager la douleur.
Le pédicure-podologue a également un rôle à jouer dans la prise en charge du syndrome des loges. Il réalise un bilan postural complet à la recherche de facteurs favorisants sa survenue comme l’existence de pieds plats. Une prescription de semelles orthopédiques peut être associée afin de répartir les pressions, de limiter les tensions musculaires et d’éviter la survenue de crampes.
Florence Bourgeois est podologue diplômée d’état, issue de l’Ecole de podologie EFOM-Paris où elle obtient son diplôme en 1998.
Désormais Podologue du sport sur Marseille depuis 2018, Florence Bourgeois a ouvert un nouveau cabinet libéral.